Une rivière sur la lune
Quittant Tucson et Carlo, son petit ami chirurgien, Codi retourne à Grace, petite ville imaginaire d’Arizona où elle est née, pour y enseigner les sciences naturelles au lycée où elle a elle-même suivi sa scolarité. Consciente que la solution à ses problèmes a toujours été la fuite, Codi est néanmoins rattrapée dans son incapacité maladive à s’engager quand elle découvre avec ses élèves que la rivière qui coule dans le cañon non loin de Grace et qui irrigue les vergers de la région est irréversiblement polluée par une société minière. La menace d’un désastre écologique, n’est pas le sujet principal du roman mais il fournit à l’auteure l’occasion de s’interroger sur le mode de vie américain, son rapport à la consommation, sur la responsabilité des pays occidentaux envers les générations futures et envers les pays affamés par des embargos à visée géopolitique. Ni pamphlétaire, ni moralisateur, le roman raconte, à travers de simples mais précises et précieuses descriptions, les couleurs du désert de l’Arizona et les coutumes des Indiens navajo, apache et pueblo. Les dialogues sont minutieusement construits et vivants. L’écriture d’une beauté douce humanise une histoire où l’on s’insurge contre la facilité et où l’on doute de la raison du plus fort. Roman, Barbara Kingsolver, 388 p. 1990 (2002 pour la traduction française).
Bonne lecture,
