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Désert solitaire

Edward Abbey évoque son passage comme ranger dans le parc national des Arches en plein cœur du désert de l’Utah. Ce texte, un des plus beaux jamais écrit sur le désert américain, est un chant d’amour de la nature sauvage, la « wilderness », et un cri de colère après avoir constaté les dégâts apportés par ce qu’on appelle le progrès. « Je n’ai que d’excellents souvenirs de ces périodes, notamment des deux premières saisons, où le tourisme ne s’était pas encore développé et où le temps passait comme le temps devrait toujours passé : avec une lenteur extrême, des jours qui s’étirent et se traînent, longs et lents et libres comme des étés d’enfant. Il y avait enfin du temps pour ne rien faire, ou presque rien, et l’essentiel de la substance de ce livre est tiré, parfois tel quel, sans corrections ni ajouts, des pages du journal que je tenais au fil de ces jours qui s’écoulaient ainsi, sans à-coup ni rupture, pendant ces merveilleux étés. […] Ce n’est pas fondamentalement un livre sur le désert. En tenant les minutes des impressions que suscitait en moi la scène naturelle, je me suis avant tout efforcé de viser l’exactitude, car je crois qu’il existe une forme de poésie, et même une forme de vérité, dans la pure nudité des faits. Mais le désert est un vaste monde, un monde océanique aussi profond, aussi complexe et changeant que la mer. » Une merveille de langage, de combativité, d’humour, de mauvaise foi, bref de poésie sur la vie sauvage. Roman, Edward Abbey, 1968, 350 p.

 

 

Bonne lecture,

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