À travers l’histoire, la littérature, notre patrimoine – une histoire de la table et de tables fait l’objet d’un cycle de conférences à la mairie du XIe arrondissement.
De quoi se mettre en appétit !
Se nourrir, boire, se distraire, l’envie et le besoin s’en ressentent à Paris et en Île-de-France au cours des siècles derniers, « en haut chez les intellectuels et jusque dans les profondeurs du peuple ».

Madame Colette et la gourmandise
Par Mathilde Hager, Conférencière.
Gastronome, fin gourmet, gourmande, Colette a été tout cela… Pour elle, la gourmandise, loin d’être une faiblesse qu’il fallait réfréner, était au contraire une adhésion immédiate et totale avec les richesses de la vie. Elle sait merveilleusement communiquer cette gourmandise. Colette est un écrivain qui donne faim parce qu’elle a beaucoup parlé de nourriture dans ses livres et qu’elle sait retrouver avec précision aussi bien les délices d’une tartine de confiture de son enfance que les mets ou les vins les plus fins sur lesquels elle ne s’en laisse pas conter. Tout ceci grâce à une langue « savoureuse presque à l’excès » comme l’écrivait André Gide où telle une cuisinière attentive et inspirée elle cherche inlassablement le mot juste, « un mot meilleur et meilleur que meilleur » comme elle l’écrit elle-même.
Quand ? Mardi 8 octobre à 18h30 – Où ? Salle des mariages
Propos de tables au café Zimmermann
Par Gérard Sutton, Historien de la musique
En 1715, Gottfried Zimmermann ouvre dans la ville universitaire de Leipzig une « Maison du Café » à son nom : le « Café Zimmermann ». En ce lieu de convivialité et de brassage social, des concerts publics sont organisés régulièrement de 1717 à la mort du propriétaire en 1741.
Quand ? Jeudi 17 octobre à 19h – Où ? Salle des mariages

Les natures mortes sont-elles peintes pour ouvrir l’appétit ?
Par Christophe Henry, Docteur en histoire de l’art, agrégé d’arts plastiques
L’esthétique à l’épreuve de la gourmandise : quelle est la fonction de ce que l’on appelle depuis le début du XIXe siècle une nature morte ? Ce vocable, absolument arbitraire, semble anéantir tout un pan de l’histoire du genre des « choses figurées » qui n’est pas toujours au service du discours stoïcien de la vanité. Nous explorerons certaines de ces fonctions épicuriennes, vitalistes et sensualistes très peu mortelles.
Quand ? Mardi 22 octobre à 18h30 – Où ? Salle des fêtes
Les « recettes économiques de guerre » – Pénurie et mobilisation des ventres 1914-1918
Par Emmanuelle Crosnier, Professeure d’histoire contemporaine. Directrice du département d’histoire, Université de Picardie-Jules Vern
Dans une guerre totale où les sacrifices des individus doivent contribuer à la victoire, l’effort de guerre gagne les cuisines. Des manuels de recettes poussent les ménagères à rationaliser leur consommation d’énergie et de denrées alimentaires, pour préserver les ressources et réserver les produits de base aux soldats.
Quand ? Mardi 22 octobre à 18h30 – Où ? Salle des mariages

L’écœurement naturaliste : Zola et Huysmans
Par Franck Javourez, Docteur en sciences du littéraire attaché au Centre de recherches sur les arts et le langage de l’EHESS
Les victuailles ne manquent pas dans l’œuvre de Zola. Si chaque roman apporte sa part au repas, c’est dans Le Ventre de Paris que les sens s’hallucinent. Tandis que Huysmans se complaît dans les plats douteux ou trop riches : des gargotes infâmes de Folantin dans À vau-l’eau jusqu’aux dîners dans la tour de Saint-Sulpice de Là-bas, en passant par les régimes de Des Esseintes. En guise de dessert à cette débauche gastronomique : « L’omelette aux confitures » de Reboux et Müller.
Quand ? Mardi 12 novembre à 18h30 – Où ? Salle des mariages

Merveilles des arts de la table à Sèvres de 1800 à 1945 – Cabaret, déjeuner, étagère, service
Par Christine Vivet-Péclet, Docteure en sciences du littéraire attaché au Centre de recherches sur les arts et le langage de l’EHESS.
Depuis 1740, la Manufacture de Sèvres est non seulement un musée mais aussi un lieu de création et de production de son temps.
Quand ? Mardi 19 novembre 18h30 – Où ? Salle des mariages

Le lait, nouvel aliment de l’industrialisation et l’essor des vacheries urbaines (Paris, 1750-1850)
Par Thomas Le Roux, Chargé de recherche au CNRS
Avec la progression de la consommation de lait à la fin du XVIIIe siècle, Paris devient soudainement le lieu d’un élevage urbain, autant inédit que singulier. Alors que seulement quelques centaines de vaches laitières étaient présentes sur les franges des faubourgs avant la Révolution française, elles se comptent par milliers en 1800, environ 5 000 dans le tissu urbain. Le 11e arrondissement en garde une trace que l’on peut encore voir au 15 de la rue de la Présentation où une tête de vache en fonte de fer, orne le portail d’une ancienne vacherie.
Quand ? Jeudi 28 novembre à 18h30 – Où ? Salle des mariages
Goûts et dégoût d’Anatole France
Par Guillaume Métayer, Agrégé de lettres classiques, chargé de recherches au CNRS
Nul plus qu’Anatole France (1844-1924) n’a suscité une telle passion, suivie d’un tel rejet. Comment, alors que l’on commémore discrètement le centenaire de la mort de l’écrivain, expliquer un tel revirement du goût en dégoût ? La conférence explorera les goûts d’Anatole France – en art et en cuisine – en tâchant d’expliquer les mobiles du dégoût de l’auteur de La Rôtisserie de la reine Pédauque, longtemps écœuré par Zola, dont la réputation d’écrivain exquis s’est brutalement muée en violente répulsion. Comme une indigestion de classicisme…
Quand ? Mardi 3 décembre à 18h30 – Où ? Salle des mariages

L’alimentation paysanne en France entre le XVIe et le XVIIIe siècle
Par Michel Puzelat, Agrégé d’histoire, Président de Histoire et Mémoire du 11e
Du pain d’orge ou de seigle, une soupe à l’huile de noix ou même de chènevis, une mauvaise boisson, c’est-à-dire de l’eau passée sur du marc, ou de l’eau pure, c’est tout ce que les paysans ont pour entretenir une vie condamnée à un travail rude et continuel. Au 18e siècle, l’écrivain Rétif de la Bretonne caractérise ainsi le régime alimentaire des paysans bourguignons. Ce sombre tableau, qui correspond à la situation du plus grand nombre, est cependant à nuancer pour tenir compte de la grande diversité des régimes alimentaires régionaux.
Quand ? Jeudi 12 décembre à 18h30 – Où ? Salle des mariages
L’art de vivre par Saint-Louis
Par Donia Lakhdar Maktoum Responsable du Pôle Patrimoine Culturel chez Saint-Louis
Lors de l’un de ses Dîners de Gala où des verres Saint-Louis sont à l’honneur, Salvador Dali écrit : « Qui sait déguster ne boit plus jamais de vin mais goûte des secrets ». Les secrets des objets de la manufacture Saint-Louis, basée en Moselle, remontent au XVIe siècle, faisant ainsi de cette cristallerie la plus ancienne de France. La manufacture demeure à ce jour l’unique site de fabrication des pièces en cristal Saint-Louis, où chaque jour, les pièces en cristal sont soufflées à la bouche, taillées et décorées à la main par les artisans de la cristallerie.
Quand ? Mardi 17 décembre à 18h30 – Où ? Salle des mariages

