« Grossir le ciel » est arrivé dans Amap-à-lire

Grossir le ciel

Gus vit depuis toujours aux Doges, un hameau perdu au cœur des Cévennes. Son voisin Abel, aussi solitaire que lui, et son chien lui servent de famille. C’est toujours mieux que rien. Un froid matin de janvier Gus s’approche de la ferme d’Abel avec son calibre seize : il a repéré du gibier. Mais alors qu’il s’apprête à tirer, il entend un coup de feu. Gus se dira plus tard qu’il n’aurait jamais dû baisser les yeux vers la ferme, qu’il fallait ignorer cette grosse tache dans la neige.
L’auteur connu pour ses romans policiers signe un roman très sombre dans lequel les secrets de famille sont des déflagrations ; son écriture poétique, sert une nature, les Cévennes, austère et majestueuse. Chronique paysanne, Franck Bouysse, 232 p., 2016.

Bonne lecture,

Une réflexion sur “« Grossir le ciel » est arrivé dans Amap-à-lire

  1. Je pense que j’avais dû voir passer des chroniques de ce roman sur la « blogosphère » littéraire bien avant de l’acheter dans une bouquinerie. 

    Ce « polar rural » évoque une certaine paysannerie certainement non majoritaire en France, si elle existe encore. C’est un roman sur l’amour non partagé, mettant en scène des paysans fonctionnant plus ou moins en autarcie. La rentrée d’argent que représente la vente annuelle des veaux couvre les quelques dépenses indispensables: cigarettes, épicerie… Pour le reste, c’est chasse, pêche, agriculture de subsistance, bricolage… et solitude, dans ce « lieu-dit au fin fond des Cévennes » (comme dit la 4ème de couv’).

    J’ai particulièrement savouré l’accueil réservé par Gus (le héros – ou anti-héros) à certains de ses visiteurs : le banquier du « Crédit des Agriculteurs » (p.77 et suiv.) un jour, un « évangéliste » (ou se présentant comme tel) un autre (p.108 et suiv.).

    Incidemment, l’action de ce livre (publié en 2015) se déroule au moment des funérailles de l’abbé Pierre (fin janvier 2007 – il en est question à la radio qu’écoute Gus), et n’est pas exempt de réflexions qui, en 2024, acquièrent un sel supplémentaire. « Gus avait beau écouter, personne ne lui trouvait un seul défaut, à l’abbé. Après tout, ce n’était pas le moment pour ça. Les morts, on a l’habitude de leur pardonner bien des choses, même des choses qu’on ne devrait pas » (p.106).

    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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