L’auteur, journaliste, comédien, chanteur, confie sa rage et son chagrin devant la perte de sens de son ancien métier de paysan. En jouant avec les mots, il s’en prend au colossal gâchis. Spectacle (texte), Bernard Sorbier, 58 p., 2015.
Ce soir, le pain de Maxime, mais c’est Thomas qui « boulange », est pétri avec un mélange de farines paysannes :
Le blé Rouge de Bordeaux, appelé aussi blé inversé, avait presque complètement disparu. Très haut (1,75 m), il se couche facilement sous l’effet du vent et de la pluie et son rendement est très faible. Il possède des glumes (l’enveloppe autour du grain) de couleur rouge comme le vin de Bordeaux. Sa farine, quant-à-elle est blanche. Ce blé possède d’excellentes propriétés boulangères, et comme la plupart des blés anciens il offre une palette de goût importante, contient des glutens plus digestes ; sa saveur est plus rustique. Du Blé autrichien, et une petite dernière, nouvelle venue, de la ferme des Champs brûlés, en Franche-Comté.
Aux champs les volonteux – Une ferme collective, un tiers-lieu nourricier
Un tiers-lieu ouvert sur son territoire, la Drôme, où l’on vient faire son marché et dont le jardin pédagogique est investi par les écoles environnantes. La ferme familiale s’est transformée peu à peu en une Scop-coopérative d’activités et d’emplois. Maraîchers, épicières, arboriculteurs, boulangers, herboriste, fripière… Ensemble, ils ont cheminé pour développer leurs activités au cœur d’un projet commun. Ce ne fut pas sans mal. Leur quotidien, leurs défis, leurs doutes, tout est détaillé, entre témoignages et analyses de deux anthropologues de l’université Lyon 2. On y découvre les réorganisations successives, humaines, foncières et juridiques, qui témoignent de la capacité de cette agriculture de proximité à se réinventer. Témoignages et plaidoyer, Nicolas Posta et Béatrice Maurines, 164 p., 2023.
Pour demain soir, Thomas prépare un pain de seigle, une variété ancienne. Au Bricheton, la farine de seigle est travaillée pure, sans mélange avec du froment comme dans les boulangeries conventionnelles. Quand on coupe le pain, la mie colle à la lame du couteau. Meilleur le lendemain selon certains, il faut un bon couteau car la croûte sèche et durcit un peu plus vite qu’avec la farine de froment.
Ethnologue et spécialiste des grands singes, Jane Goodall se penche dans cet ouvrage sur notre alimentation et sa fabrication – abatoirs, élevages intensifs, sur cette nourriture des hommes de plus en plus dénaturée. Elle évoque l’alimentation industrielle, ses impacts négatifs sur le bien être des animaux, sur l’environnement, sur notre santé ; elle propose des éléments concrets aux consommateurs et défend la liberté de bien se nourrir. Essai, Jane V. L.- Goodall, 380 p., 2008.
Des idées pour manger autre chose que des sandwichs dans les pique-niques. Valables aussi chez soi pour un repas sans manière. Crevettes marinées, gâteau à la carotte ou gazpacho… En plus, la présentation est très jolie ! Recettes, 76 p., 2017.
Le pain de demain sera au Khorazan. On le connaît bien à l’Amap, et il est parmi les plus appréciés des blés que Maxime — c’est Thomas qui « boulange » quand Maxime est au moulin — nous apprend à connaître, distribution après distribution.
De culture exclusivement biologique, ce blé, ou sous sa dénomination commerciale le Kamut®, est un blé ancien qui fut cultivé il y a 5000 ans et dont l’intégrité génétique a été intégralement préservée. C’est un ancêtre du blé dur moderne, originaire de la région de Khorassan (nord-est de l’Iran), d’où il tire son nom. Son épi porte des grains trois fois plus gros que le blé dur. Chaque épi est formé de gros grains longs et bosselés.
Un blé, des légendes
Le blé khorasan aurait été réintroduit dans les temps modernes grâce à un aviateur américain, Earl Dedman, qui a envoyé en 1949 quelques grains de blé d’Égypte à son père dans le Montana (États-Unis), qui les a multipliés. Selon une légende, ces grains proviendraient de la tombe d’un pharaon égyptien, d’où le surnom américain de King Tut’s Wheat (blé du roi Toutânkhamon). On ne sait ni quand ni comment le blé de Khorazan a été introduit en Égypte. Selon une autre légende, Noé aurait emporté ce grain dans son Arche, ce qui lui a valu le surnom de « blé du prophète ». D’autres légendes supposent qu’il a été introduit en Égypte par les armées d’envahisseurs. Enfin, en Turquie, il est surnommé « dent de chameau » en raison de sa face dorsale bossue ou, plus probablement, parce qu’il ressemble à une dent de chameau. (source Wikipédia)
Ayant la particularité d’être jaunâtre, elle ressemble à une fine semoule, la farine de blé khorazan s’emploie pour les pâtisseries, les pains ou encore les pâtes alimentaires, tout comme la farine de blé conventionnelle. Son goût évoque celui d’un beurre de noisette, doux et très légèrement sucré.
Samedi dernier, Maxime a ouvert les portes du moulin de Sempin à Montfermeil à notre groupe Amap. Nous étions 25 dont quelques nouveaux, quelques anciens et quelques enfants. Maxime nous a brièvement raconté l’histoire de ce moulin construit en 1740 (développée plus longuement ici), détaillé et montré son fonctionnement. Il nous a aussi fait comprendre son entreprise, ses difficultés, ses espoirs. Reconstruit sur d’anciennes carrières de gypse comblées, dans un lieu en hauteur — nos pensées pour Paul et Nicolas qui sont venus à vélo —, battu par les vents, devenues depuis quelques années un parc paysager, un lieu de promenade. Nous avons, nous, profité d’une très belle journée ensoleillée d’automne.
Appelé moulin de la tour, moulin aux cailloux, moulin manchot, moulin du château, moulin de la galette, moulin de Cosette (Victor Hugo situe l’auberge des Thénardiers rue de la Halle à Montfermeil), le moulin de Sempin est un moulin-tour à calotte tournante qui moudra pour la dernière fois en 1850. Il trouvera une nouvelle vie dans les années 1980 en devenant avec la maison du meunier à ses côtés un moulin-musée destiné aux tourisme et aux visites pédagogiques. Enfin, Maxime, il y a six ans, s’est avancé avec le projet d’en faire un outil de production en capacité de fournir la farine du Bricheton et d’autres boulangeries. Il n’y est pas encore. Les derniers réglages laissent espérer une capacité à transformer en farine la moitié du grain acheté. Il aimerait atteindre 70%. À titre d’exemple, une meunerie industrielle transforme 80% du grain. Maxime dispose du moulin les jeudis, vendredis et samedis, l’autre partie de la semaine restant réservée aux visites.
Moulin « hybride », le moulin de Sempin est moulin électrique et moulin à vent.
Pour fonctionner, les ailes du moulin doivent « boire » au mieux le vent. À calotte tournante, c’est la toiture entière — ailes et charpente — qu’on fait tourner grâce à la guivre, grande poutre en contrepoids des ailes qui descend du toit. À défaut d’âne, de treuil ou de camionnette, deux ou trois personnes sont capables de faire tourner cette calotte de 17 tonnes. Maxime, Antoine, Victoria et Gabrielle sont à la manœuvre !
Les ailes ne sont pas entoilées mais équipées du système « Berton », système de planchettes qui permet de régler facilement la surface de voilure depuis le troisième étage du moulin. Celui par lequel on commence la visite.
Après avoir estimé que le moulin pouvait moudre correctement par un vent de 20 à 60 km/h, le meunier relève la meule tournante, desserre le frein et va déployer les ailes. La bonne vitesse de rotation de l’arbre moteur est d’environ 15 tours/minute, correspondant à voir passer une aile par seconde devant une fenêtre. Mais, samedi pour qu’on puisse mieux comprendre le mécanisme, Maxime a utilisé le moteur électrique.
La trémie est un grand entonnoir, alimentée par des sacs de grains versés par le meunier ou, ici mécaniquement, par des godets fixés sur une courroie qui plonge jusqu’à la réserve de grains au sous-sol. Une clochette prévient le meunier quand la trémie est vide. Il doit intervenir vite s’il ne veut pas « casser » son moulin par le frottement des meules l’une contre l’autre. Un « babillard » donne le « tic-tac » et assure par son bruit régulier le bon fonctionnement de l’ensemble. Le moulin commence à moudre.
Avant de passer entre les meules — meule dormante dessous, meule tournante dessus, de même taille le grain doit être propre, débarrassé des mauvaises graines, des insectes, des cailloux, avoir un degré d’humidité raisonnable. Le meunier est constamment à l’écoute de son moulin, renseigné par le babillard, le bruit des engrenages et des courroies. Il est attentif à la chaleur que va subir le grain, au parfum de « silex ». Trop serrées, les meules brûleront la farine ; trop écartées, elles s’useront anormalement et l’on retrouvera de la poussière dans le pain. Régulièrement, les meules ont besoin d’être rhabillées pour leur redonner le « mordant » qu’elles ont perdu à l’usure.
La plus grande partie des pièces du moulin a dû être refaite. A redevenir un outil de production la pression sur les pièces mécaniques est très supérieure à ce qu’elle est quand le moulin est plus simplement destiné aux visites et aux démonstrations.
À l’étage au dessous, à côté de la trempure, la pièce mécanique qui permet de hausser ou de baisser la meule mobile et d’ajuster l’écartement entre les meules, on aperçoit le lit de l’apprenti-meunier, un enfant, qui couchait au moulin et en était le garde. La comptine nous rappelle combien il ne fait pas bon s’assoupir quand on est meunier. Un vent trop fort casserait le mécanisme, voire « décoifferait » le moulin : la toiture tournante n’étant que posée sur le bâtiment. C’est l’apprenti, obligeamment appelé « traîne-son » ou « bas-l’âne », en dormant sur place, qui est chargé de donner l’alerte.
L’opération du blutage se passe au premier étage du moulin dans la « bluterie ». C’est par là qu’on termine la visite. Le bluteau est l’appareil qui permet de tamiser la farine en la séparant du son. C’est un grand cylindre entouré d’un tamis, placé dans un bahut à porte, qui tourne rapidement sur lui même ; la farine tombe d’un côté, le son et les particules les plus grosses sont récupérés à l’autre extrémité du cylindre.
Le rez-de-chaussée est l’espace réservé à la réception du grain, engrangé au sous-sol.
Maxime avait apporté du Bricheton un pain de 3 kilos pour le goûter joyeusement partagé sur une meule dans le jardin dûment accompagné de beurre, miel, fromage, chocolat et confitures, tisanes et jus de fruits.
Immense merci à Maxime pour son accueil, sa générosité, le plaisir d’être ensemble et celui avec lequel il partage son enthousiasme.
Merci à chacun pour avoir joué le jeu du co—voiturage.
À Brigitte pour la photo, à Pierre pour les vidéos.
Très grand merci à ce petit ouvrage très clair sur le fonctionnement du moulin, édité par l’Association de Sauvegarde de Moulin de Montfermeil. Disponible dans Amap-à-Lire.
Quatre Indiens du Canada s’en vont « trapper » en plein hiver dans la taïga. Mais ceux-ci ont vieilli, le froid est mordant et le gibier est rare, car l’homme a attaqué la forêt ; déboisant à outrance, il a détruit les équilibres naturels… Dans cette ambiance crépusculaire rôde le carcajou, sorte d’incarnation du mal, féroce et cruel, qui dévore tout sur son passage. Waboos, le plus âgé des chasseurs, se lance à sa poursuite… Un roman court qui est aussi une quête spirituelle dans un monde très sombre et offre un grand bonheur de lecture. Roman, Bernard Clavel, 148 p., 1996.
Les Trois Parcelles s’équipe d’un poulailler mobile d’occasion tout beau tout propre qui sera mis en fonction très bientôt.
La ferme sera prochainement en mesure de nous proposer un contrat ŒUFS BIO de moins de 7 jours, de poules élevées en plein air*.
• Le contrat (en cours de rédaction) sera sur 11 mois de début novembre à fin septembre. • La livraison aura lieu chaque semaine en même temps que les légumes. • 2,80€ les 6 œufs • 5,60 € les 12 œufs
Il reste des points à éclaircir, mais pouvez-vous déjà sans vous engager nous faire savoir si vous êtes intéressés ? Simon a besoin de se faire une idée afin de passer les commandes auprès de ses fournisseurs. Merci de nous dire par mail : amap.perelachaise@gmail.com