« Lettre à un Inuit de 2022 » est arrivé dans Amap-à-lire

lettre-a-un-inuitLettre à un Inuit de 2022 de Jean Malaurie

Puisse le citoyen Inuit de 2022 voir le rêve des explorateurs se réaliser : un pôle non pollué où règnera un humanisme écologique ! Il est urgent de reconnaître le préscience des peuples premiers et de prendre humblement conscience que leur volonté obstinée de respecter la nature fait d’eux des précurseurs ! Telle est la force de leur pensée sauvage. Lettre ouverte aux citoyens du Grand Nord, 156 p. Jean Malaurie, 2015.

Bonne lecture,

2 réflexions sur “« Lettre à un Inuit de 2022 » est arrivé dans Amap-à-lire

  1. Le récent décès de Jean Malaurie lundi 5 février 2024 à 101 ans (il était né le 22 décembre 1922) m’a remis en mémoire que j’avais vu passer dans Amap-à-lire plusieurs résumés de livres écrits par lui. J’ai commencé par emprunter celui-ci, Lettre à un Inuit de 2022 (merci Anne !).
    Cette lecture m’a en tout cas confirmé que je suis davantage intéressé par ce qui est sociologie (description et analyse des modes de vie…) que par les dimensions plus spirituelles voire mystiques résultant de l’étude des mentalités (chamanisme, perceptions extra-sensorielles de la nature et de l’environnement…).
    Publié en 2015, ce livre n’a pas été le dernier de l’explorateur-écrivain, contrairement à ce qu’il pouvait penser, puisque le livre forme une sorte de « livre-testament » où il rappelle les évolutions perçues lors de ses différentes missions d’études auprès des Inuits, les différents organismes qu’il a fondés, en France, en Russie… Il a été consultant pour quatre pays concernés par le Grand Nord et ses minorités ethniques : outre la Russie déjà citée, il faut ajouter le Danemark (sous la tutelle duquel se trouvait le Groenland), le Canada et les Etats-Unis.
    Il montre sans fard les ravages de la sédentarisation (logement en immenses barres d’immeubles au lieu des petits hameaux d’igloos familiaux), ceux de la modernité (alcool et drogue, suicide à cause de l’inadaptation à une vie « civilisée » non désirée) et ceux des modifications environnementales (empoisonnements aux métaux lourds par consommation des animaux « en haut de la chaîne alimentaire », elle-même victime de la pollution) et changements climatiques en cours (fonte de la calotte glaciaire qui attise les appétits miniers : pétrole, terres rares…).
    Toutes proportions gardées, je comparerais le départ des plus « adaptés » des jeunes Inuits à l’étranger afin d’y faire des études supérieures à l’exode rural des enfants de paysans, en France, qui partent jeunes vers la ville, y « font leur vie » – et n’en reviennent pas : Malaurie exhorte la jeunesse inuit à former les cadres de la nation inuit de demain, pour se substituer aux cadres historiquement européens, d’abord religieux, ensuite laïcs (fonctionnaires), mais toujours non-inuits, même après l’autonomie accordée en 1979 qui a précédé une « autonomie renforcée » en 2008.
    Il me reste à lire l’autre livre de Jean Malaurie qui figure dans le « système de prêt de livres » de notre AMAP, L’allée des baleines (s’il n’est pas déjà sorti).

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