Saviez-vous que, selon le site internet du MIRAMAP (1), on dénombrait en France, en 2015, plus de 2000 (deux mille) « groupes en AMAP » représentant quelque 250 000 amapiens? Cela doit représenter, en tout cas, des centaines de blogs ou sites comme le nôtre…
Pendant ce mois de mai où nos maraîchers normands font une pause dans leurs livraisons de légumes à l’AMAP Réunion / Père Lachaise (à Paris), pour se consacrer à leur activité saisonnière de semis et de plants, je continue de mon côté à planter des jalons en arpentant la Toile des AMAP. Allons donc un peu voir du côté de la moitié Nord de la France… Pour l’une des dernières fois, je mentionne dans ce billet une AMAP de Normandie. Et je commence en avant-première à distiller le résultat de mes recherches sur les ex-régions Nord-Pas-de-Calais, Alsace voire Franche-Comté. Enfin, devinez quel est le point commun de mes trois AMAP du jour?
AMAP de la Forge – 61 (61110 Rémalard), http://amapforge.free.fr
Création en 2008 (premières réunions d’un Collectif en 2007). J’ai noté l’article « Qui veut la peau des AMAP? » rédigé en 2010. L’AMAP de la Forge est une association ‘de fait’ : elle n’est pas déclarée en tant qu’association loi 1901; les membres s’engagent moralement mais ne versent aucune cotisation; chaque membre est responsable individuellement, il n’y a pas de responsabilité collective de l’association. En cliquant sur « Recettes », on en trouve une dizaine (la dernière datant de 2014) sur ce joli site. Vérification faite concernant leur remarquable logo, la photo de l’attelage y figurant est ancienne, il s’agit de leur ancien maraîcher (parti depuis quelques années) qui utilisait effectivement le cheval. Ils n’ont plus aujourd’hui de producteur utilisant la traction animale (le « Collectif percheron » dont fait partie le GAEC du Pic Vert tire son nom de la région naturelle française du Perche, et non de la race de cheval percheron).
AMAP du Bassin Minier et de Robecq (62143 Angres / 62350 Robecq), http://amap.bassinminier62.org (ancien site jusqu’en 2013 http://amap.angres.free.fr/dotclear/index.php/)
L’AMAP Bassin Minier a été créée à l’initiative d’habitants de la ville d’Angres en 2009. Le maraicher (bio) travaille depuis 2012 avec Tosca, une jument de trait (et consacre l’ensemble de sa production à l’AMAP)! La solidarité des amapiens avait eu l’occasion de jouer quand la maison du maraîcher a subi un incendie, fin 2014. Accessoirement, on trouve 10 recettes sur le nouveau site + quelques dizaines sur l’ancien.
AMAP du Moulin de Manspach (68210 Manspach / 90100 Florimont), http://jardindemanspach.e-monsite.com/ et https://www.facebook.com/www.amap.moulin.de.manspach/
Cette AMAP peut-être bi-départementale (et même bi-régionale) a son siège chez le producteur, en Alsace. Je mets « peut-être » parce qu’elle a dû disposer à un moment d’un second lieu de livraison (en Franche-Comté) comme je le mentionne. Mais malgré plusieurs mails au maraîcher, je n’ai pu obtenir la confirmation que c’était toujours le cas aujourd’hui *. Sur internet, ce maraîcher du Jardin de Manspach (c’est son site, davantage que celui de l’AMAP) se revendique d’un « maraîchage innovant »: permaculture, traction animale (sa jument, Agathe, remplace le tracteur), liste de semenciers bio… J’ai aussi relevé la présence de recettes et de quelques fiches de présentation de légumes.
* Il m’a confirmé par mail mardi 14/05/2018 qu’il y avait bien toujours un lieu de distribution à Florimont.
Ces « rencontres » virtuelles avec des maraîcher en AMAP utilisant la traction animale (ici, équine), ou même leur souvenir, cela me donne l’occasion de parler d’un film documentaire sorti le 28 février 2018 sur les écrans, Trait de vie. Financé notamment par les CIGALES, ce film sur lequel vous pouvez trouver davantage d’informations ici (site officiel) peut servir de support à une projection-débat… Il présente aussi bien du débardage que de l’utilisation de chevaux ou d’ânes en maraîchage ou même en grande culture! Pour ma part, avant de le découvrir dans le film, je n’avais jamais vu conduire des boeufs attelés sous le joug. En ce qui concerne l’utilisation de la traction animale (équine) en maraichage, je crains en tout cas qu’elle soit réservée aux petites fermes voire aux micro-fermes. Lors d’un débat après la projection d’un autre documentaire, On a 20 ans pour changer le monde, lorsque j’ai posé la question de la traction animale dans les fermes mises en place par l’association Fermes d’avenir, un des « acteurs » présents m’a répondu que, dans le cas de la ferme de 75 hectares en cours d’installation sur l’ancienne base aérienne de Brétigny-sur-Orge (91), il n’y avait pas eu moyen de faire rentrer la traction animale dans l’équation financière (viabilité économique) du projet…
(1) pour de plus longues listes: http://miramap.org/-Les-AMAP-.html (consulté le 20/04/2018).
Ta d loi du cine, membre de l’AMAP Réunion / Père Lachaise depuis 2010, présent sur la blogosphère depuis 2007.
Connaissant donc un peu le monde des blogs par ailleurs (et son fonctionnement en « réciprocité »), je vous demande de ne pas hésiter à « poster un commentaire » (si possible) en remerciement sous une recette ou un article qui vous a intéressé, sans oublier de mentionner le lien vers notre propre blog (éventuellement le lien de cet article-ci).