L’histoire de la première Amap (presque imaginaire)
Une fabuleuse tribu de locavores franciliens, que la ville affamée, la France en danger, l’humanité en péril, les abeilles sauvages, le sacrifice des paysans, 100 jours sans supermarché, avaient rempli de doutes et d’effroi, prirent avec le cœur blanc les chemins noirs.
Einstein avait raison. L’égologie dans un pays de Cocagne perturbe le réseau secret de la nature, impose zéro fossile et remet Jean-Jacques Rousseau dans son assiette.
« Nous voulons des coquelicots, un sol vivant, une gourmandise, penser la terre, les gouttes de Dieu », disaient-ils et de chanter « Il était une bergère » en provoquant : « c’était mieux avant ! »
Et aussi « aménager les paysages de l’après-pétrole, devenir agriculteur, un été prodigue, une radieuse aurore, la part du colibri, le vélo, le mur, le citoyen. » Ils criaient presque.
« Et encore, des jardins en partage, des alternatives économiques, vivre avec la terre, faire connaissance avec les légumes, tout savoir sur l’eau du robinet. Que l’agronome de la faim n’ait pas l’air d’une courge. Que l’animal en République ne soit pas la vache qui pleure. Qu’on puisse encore dire « Courgettes, je vous aime » et savoir qui descendra les poubelles. Et ne jamais oublier que si notre pain est politique, la citrouille est une lune naufragée. » Cette fois, ils s’époumonaient.
Parce qu’à la rencontre d’une planète qui change, on trouve l’invention de la nature, l’allée des baleines, le lièvre de Vatanen, le gang de la clé à mollette (bien sûr), les racines du ciel, un désert solitaire, il firent mieux que de rêver. Avec la constance du jardinier et du souffle dans les mots, ils partirent désobéïr aux grands projets inutiles, s’engager dans une Amap, consommer bio et local.
Et si au milieu coule une rivière et l’arbre-monde, les fruits de ma colère font de bien bonnes histoires de bouches.
Tous les titres qui ont aidé à retrouver l’Amap et ses origines sont dans Amap-à-lire. Il y en a 58 et la solution est pour bientôt…
