Cette semaine, dans Télérama, l’écologie est engagée et poétique
Hymne écoféministe
samedi 12 novembre sur Arte à 23h20, Sœurs de combat. À la fin des années 1990, une jeune militante, Julia « Butterfly » Hill, impressionne le monde par son extraordinaire ténacité au service d’une grande cause : pendant sept cent trente-huit jours, elle campe au sommet d’un séquoia californien, sans en descendre, pour empêcher la destruction d’une parcelle de forêt millénaire. Son combat victorieux contre la déforestation est devenu une source d’inspiration pour des générations de jeunes femmes tout aussi radicales, indignées face à l’urgence climatique. Dans le sillage des grèves pour le climat, lancées par Greta Thunberg en 2018, les initiatives qui essaiment dans le monde entier sont bien souvent portées par de toutes jeunes femmes, parfois encore adolescentes. Pour elles, l’engagement écologiste s’avère indissociable d’une profonde prise de conscience féministe. « Je ne veux pas accepter ce que je ne peux pas changer, mais changer ce que je ne peux pas accepter« , martèle Anuna De Wever, en Belgique. Leur combat a une dimension nécessairement existentielle. Entre Julia “Butterfly” Hill, bientôt quinquagénaire, et cette jeune génération s’engage un dialogue enthousiasmant, sensible et porteur d’espoir, remède à l’abattement qui guette devant l’ampleur de la tâche à accomplir – mais aussi au harcèlement, aux menaces et à l’autocensure qui touchent tout particulièrement les femmes.
Odyssée écologique
mardi 15 novembre surArte à 21h, Un monde nouveau. « Pendant des années on a culpabilisé les gens en les persuadant qu’ils pourraient sauver la planète à force de petits gestes. Le problème est avant tout structurel, économique, politique« . Parti de ce constat, l’écrivain, réalisateur et militant écologiste Cyril Dion rencontre des femmes, hommes et organisations qui sont passés à la vitesse supérieure : certains prônent la désobéissance civile, d’autres font appel au droit pour inciter les États à lutter contre le réchauffement climatique. Cette nouvelle enquête en trois volets questionne les raisons de notre échec à lutter contre le dérèglement climatique. Résister, s’adapter, régénérer — la cause et le ton sont résolument optimistes.
La beauté du monde
jeudi 17 novembre sur Arte à 20h55. Les parcs nationaux américains. Geysers rugissants, sources chaudes bouillonnantes et faune sauvage dominée par les ours et les loups, sont dans le livre d’images de Yellowstone, dans les Rocheuses. Premier parc national protégé du monde, il a été créé en 1872 et a fait des émules aux États-Unis, qui en comptent aujourd’hui soixante-trois. De la nature aquatique des Everglades aux forêts tropicales de la péninsule Olympique, de la chaleur du désert de Sonora (Saguaro) aux frimas de l’Alaska (Gates of the Arctic), en passant par la Yosemite Valley, le Grand Canyon et les Great Smoky Mountains, ce documentaire, remontage d’une série déjà diffusée par ARTE, arpente huit parcs nationaux américains emblématiques et leurs réserves de biodiversité. Combat entre un jeune bison et un loup, technique d’attaque des alligators, qui dissimulent leur museau sous des bâtons et brindilles pour appâter les oiseaux en train de construire leur nid, talent d’architecte d’un singulier poisson bâtisseur d’abris… : grâce à de longues durées de tournage et avec le renfort d’un matériel de pointe, le film donne à voir de fascinantes tranches de vies animales.
Bonne semaine de TV, d’ici et d’ailleurs !