Les Sauveurs
Sept portraits de femmes et d’hommes qui se sont engagés avec courage et audace dans la défense de la cause animale. Comme Rob Stewart, jeune Canadien protecteur des océans, qui sacrifiera sa vie à son combat. Ou Henry Spira, qui fera plier les géants de la cosmétique et de l’agroalimentaire. Ou encore Dian Fossey, l’icône de la défense des gorilles…
Le parcours du héros, depuis son enfance jusqu’à ses plus belles victoires, est raconté avec enthousiasme et militantisme. Les portraits des fondateurs de L214 ou de Amir Khalil, vétérinaire de guerre, soulèvent quelques questions sur le bien fondé de leur combat. Ce n’est pas le moindre mérite de ces récits en bande dessinée vivement menés. Portraits graphiques, Chhuy-Ing Ia, Fabien Morin, Julien Derain, Laurent Hopman, 148 p. 2022.
Bonne lecture,
Pour ma part, j’ai un avis mitigé sur ce livre (même si je pense que chacun doit se faire son propre avis dessus!). « Les sauveurs » (Deman éditions) prétend montrer « 7 héros de la cause animale, 7 destins extraordinaire ». Je trouve que mettre les sept « héros » tous sur le même plan est contestable, et qu’il y a pratiquement « tromperie ». Si je rentre dans le détail:
* Deux destins « incontestables » (d’ailleurs tous deux décédés), Dian Fossey (gorilles) et Rob Steward (requins) [j’gnorais l’existence de ce dernier avant d’avoir lu la BD].
* Un sur lequel je suis mitigé (un « vétérinaire de guerre », qui va aller en zone de combat chercher… les animaux des zoos, pour les évacuer, eux, en priorité).
* Et trois sur lesquels je suis carrément dubitatif, des militants de l’antispécisme, soit Henry Spira (décédé), et SURTOUT les deux fondateurs de L214 (association particulièrement active). Cette BD est donc aussi et surtout un outil promotionnel, à mon avis, au service (dissimulé, en plus!) du véganisme.
Je pense que sa lecture devrait être suivie (ou précédée!) de celle du livre « La cause végane, un nouvel intégrisme? » de Frédéric Denhez (également disponible dans notre système de prêt « Amap-à-lire »).
Oui, l’admiration dépasse souvent le simple hommage dans ces différents portraits de militants de la cause animale. Or, quand L214, qui mène ses combats avec avec la plus grande sincérité, abonde du sensationnel et emploie des moyens carrément illégaux — installation de caméras personnelles dans les abattoirs, diffusion sur les réseaux sociaux —, on peut s’inquiéter du parti pris ; il manque de la distance et de l’esprit critique. La fin ne justifie pas tous les moyens et L214 a plusieurs fois été condamné en justice. La radicalité du mouvement a tout de même le mérite de poser de bonnes questions à l’ensemble de la société.
J’ai été touchée par le message paradoxalement très humain et intensément pacifique qu’offre le parcours du vétérinaire qui en temps de guerre pense d’abord aux bêtes…
La loi oblige à considérer l’animal comme « être sensible qui a droit à des conditions de vie compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » . Il n’y a pas trop de toutes ces bulles pour se mettre ça dans un coin de la tête !