
On a eu l’idée pendant nos vacances de rendre visite à Sibylle et Stephen dans leur ferme à Chamberet, en Corrèze.
Je me suis donc invitée un lundi après-midi, avec mari et fiston, pour une visite active, guidée, curieuse et complète de l’exploitation par Stephen. Sibylle partait rejoindre sa chorale pour une répétition avant le grand soir d’un concert quelques jours plus tard.
Sibylle et Stephen nous ont été présentés par Jack Guyomarc’h, de Charonne. Ils élèvent en bio des bovins de race limousine et des ovins Texuel et Charolais pour leur viande. Ils ont monté leur propre atelier de découpe et vendent en circuit court. Prochaine étape, se regrouper et acquérir à plusieurs un abattoir. Ils cultivent eux-mêmes l’aliment pour bétail.
Stephen a repris l’exploitation de ses parents en 2002. Il ne se voyait pas faire autre chose. Sibylle, Allemande, l’a rejoint en 2007 et a bien voulu devenir paysanne.
Après le café et un assaut de questions sur un four solaire intriguant sur la terrasse, on a rejoint les champs en voiture. H (ou Ashe), un border collie, a sauté dans le coffre. H est chien de berger et employé indispensable de Stephen. Il court rapidement sur des dizaines d’hectares de prairies, peut encore piquer des pointes, et travaille à rassembler et socialiser les troupeaux. Il obéit formidablement à plusieurs ordres simples (au moins une dizaine) : gauche, droite, stop, ramène, repousse, couché, encore que Stephen énonce sans crier, la main en porte-voix. A un moment, le chien a « fait le mort ». Il s’est couché et n’a plus bougé. Une première vache s’est approché de lui doucement, puis une autre. Le troupeau progressivement est devenu plus calme.
Stephen et son chien participent régulièrement à des formations et de concours de dressage.
Les bêtes sont élevées en plein air intégral. Un programme ! L’exploitation compte plusieurs hectares de prés. L’excédent est fauché pour le fourrage d’hiver.
Elles sont soignées à l’homéopathie. Un animal qui reçoit une dose d’antibiotique quitte le circuit bio pendant six mois. C’est la règle. On a assisté aux soins de deux vaches, isolées dans un autre enclos, affligées de conjonctivite et traitées par antibiothérapie. L’homéopathie d’abord choisie a été un échec.
De retour à la ferme, on s’est retrouvé près de l’atelier de découpe installé quand Sybille est arrivée pour lui créer un emploi. C’est une salle « propre », qu’on aperçoit derrière une vitre. Le frigo est géant. Sybille découpe, pèse, conditionne, mets sous vide et vend.
En partant, on a aperçu la camionnette réfrigérée avec laquelle elle monte à Paris plusieurs fois par an pour nous livrer.
Thomas-fils a fait les photos, s’est entiché du chien, et a trouvé la visite exceptionnelle. Nous aussi.
Anne
Merci pour ce sympathique reportage sur une ferme d’élevage. Je crois que je n’avais pas vu passer cet article, lors de sa publication il y a 15 mois! C’est intéressant de mentionner la « salle propre » qu’on ne peut apercevoir que de l’extérieur (raisons d’hygiène…). Et mention spéciale au toutou aussi, bien sûr!