Les CIGALES (2)

La semaine dernière, je vous avais montré quelques exemples d’entreprises financés qui peuvent « parler » aux amapiens https://amap-rpl.org/2017/03/01/les-cigales/

BON, D’ACCORD ; MAIS ENFIN, C’EST QUOI UNE CIGALES ?

Comment ça fonctionne?

Une CIGALES est un groupe de 5 à 20 personnes « comme vous et moi » (enfin, surtout moi pour le moment) qui s’engagent pour une durée de 5 ans à consacrer un peu d’argent et un peu de temps à l’activité du Club qu’ils fondent ou qu’ils rejoignent : soutenir des entreprises en création ou en développement, en pratiquant du « micro capital-risque solidaire ».

L’engagement financier de chaque « cigalier » consiste à mettre au pot commun, chaque mois, de 10 à quelques dizaines d’euros par personne. L’engagement en temps consiste à assister à une dizaine de réunions (conviviales) par an, au cours desquelles sont étudiées des dossiers de porteurs de projets d’entreprises qui, de leur côté, recherchent des fonds (en Ile-de-France, on peut avoir l’occasion d’étudier jusqu’à une quarantaine de projets par an). Quand un investissement se concrétise (après décision de la CIGALES de rencontrer le porteur de projet, et acceptation), la CIGALES intervient en apport en fonds propres (de quelques centaines à quelques milliers d’euros investis dans une entreprise pour chaque CIGALES), et c’est là que les choses intéressantes commencent : chaque entreprise financée sera aussi accompagnée et suivie par les cigaliers (un ou deux référent(s) faisant le lien) pendant 5 à 6 ans (avant que les fonds investis puissent éventuellement être récupérés).

Durant ses 5 ans d’activités, une CIGALES peut soutenir entre 5 et 15 entreprises (à partir d’une collecte mensuelle de 200 à 800 euros, ce qui donne en 60 mois de 12 000 à 50 ou 60 000 euros pour les CIGALES les plus riches). Après son « passage en gestion » au bout de 5 ans d’activités, la CIGALES ne collecte plus d’argent frais et n’investit plus dans de nouvelles entreprises, mais poursuit le suivi et l’accompagnement des entreprises qu’elle a alors en portefeuille. Au fur et à mesure que les conventions d’investissement arrivent à échéance, la CIGALES se voit racheter ses parts ou actions (si l’entreprise n’a pas été mise en liquidation entretemps).

Les CIGALES interviennent seulement dans certains types (statuts juridiques) d’entreprises : principalement des sociétés commerciales classiques (SARL, SAS, SA) ou coopératives (SCOP, SCIC, coopératives loi 1947…), en devenant associées (minoritaires!) au capital de l’entreprise (achat d’actions ou de parts). Certaines CIGALES effectuent également de l’apport avec droit de reprise à des entreprises sous statut d’associations loi 1901, mais c’est moins fréquent. Une CIGALES investit dans chaque entreprise qu’elle finance entre 500 et 3000 euros, mais plusieurs CIGALES peuvent co-investir (et on peut atteindre alors des montants de 5 à 10 000 euros voire davantage).

Les entreprises « cigalées » doivent répondre à certains critères (le mouvement CIGALES dispose d’une Charte), et les cigaliers ont souvent des affinités avec certains secteurs d’activités. Outre ce qui nous concerne plus particulièrement comme amapiens (bio et écoproduits), on trouve aussi parmi les projets sollicitant du financement CIGALES : des entreprises d’insertion, du commerce équitable, des énergies renouvelables, ou des activités culturelles (vaste secteur : restaurant, librairie de quartier, troupe ou salle de théâtre, maison de production audiovisuelle, boutique textile, marque de mode… On a déjà financé tout ça, et bien plus encore!).

A l’occasion des 30 ans du mouvement des CIGALES en 2013, l’Association régionale des CIGALES d’Ile-de-France avait édité un annuaire répertoriant une centaine d’entreprises financées durant les 30 ans écoulés et qui étaient encore en activité (téléchargeable en « .pdf sur le blog « Feuille des CIGALES d’IDF », https://feuillecigalesidf.blogspot.fr/p/entreprises-cigalees.html). En 2017, le mouvement des CIGALES, apparu il y a plus d’un tiers de siècle (la première CIGALE a été créée à Paris le 14 juillet 1983), compte plus de 250 clubs en activité sur toute la France, dont une trentaine en Ile-de-France. Nos CIGALES franciliennes investissent un total variant entre 50 000 et 80 000 euros dans entre 15 et 20 entreprises selon les années.

Dans les années 2011/2012, plusieurs « cigaliers » faisaient aussi partie de l’AMAP Réunion / Père Lachaise. Nous avions essayé de mobiliser des amapiens pour créer une nouvelle CIGALES au sein de l’AMAP. Mais il s’est avéré que, parmi la demi-douzaine de personnes intéressées à l’époque, chacun était déjà accaparé par ses activités (associatives, professionnelles ou familiales) : si tous étaient prêts à participer comme « cigalier de base », personne n’était en mesure de s’impliquer pour l’animation du groupe (sur les postes de gérant de CIGALES, Trésorier de CIGALES, Secrétaire de CIGALES…). Il n’y a donc pas eu de suites concrètes aux quelques réunions d’information ayant eu lieu.

POUR ALLER PLUS LOIN :

Les CIGALES en Ile-de-France : https://feuillecigalesidf.blogspot.fr (contact pour s’inscrire aux réunions d’information…) et https://www.facebook.com/cigalesidf

La Fédération des CIGALES : http://cigales.asso.fr

PS: pour la petite histoire, le site du MIRAMAP précise que les « Cagnottes solidaires » citées dans l’article précédent ont notamment été inspirées par les expériences de certaines CIGALES. Rajoutons ici que celles-ci avaient en fait repris l’outil créé par le mouvement Solidarité Emploi en 1986 sous le nom de « Cagnotte Solidarité Emploi ». Ce n’est pas tout à fait la même chose (mais ceci est une autre histoire. Voir par exemple http://solempmidipy.free.fr/). Je suis par ailleurs président (et fondateur) de la seule Cagnotte Solidarité Emploi parisienne (Les Gens qui sèment, créée en 2006), mais celle-ci est fort peu active depuis déjà bien des années.

David Nicolet, Amapien Réunion / Père Lachaise depuis 2010, cigalier depuis 2001 (en cours de 4ème CIGALES depuis 2016).

Photo N°1: réunion CIGALES Les P'tites Graines chez les Ateliers de la
Souris Verte (entreprise cigalée).
Photo N°2: des cigaliers en visite chez Le Paysan urbain en janvier 2016.
Photo N°3: Amélie (cigalière et amapienne) tient le stand commun AMAP
/ CIGALES au Festival des Utopies concrètes, le samedi 24 septembre
2016. Photo de Jodie (AMAP Belle Vie).

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